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MATRIX
Comprendre la saga en 5 points
Pour célébrer la sortie imminente de Matrix Resurrections, retour sur ce qui a fait de l’œuvre culte des sœurs Wachowski une référence du cinéma de science-fiction.
Pour célébrer la sortie imminente de Matrix Resurrections, retour sur ce qui a fait de l’œuvre culte des sœurs Wachowski une référence du cinéma de science-fiction.
Dans Matrix, le film originel sorti en 1999, le jeune informaticien Neo (Keanu Reeves) se retrouve confronté à une terrible vérité : le monde dans lequel il évolue est artificiel et contrôlé par des machines. Afin de produire l’énergie nécessaire à celles-ci, les humains sont inconsciemment maintenus dans une « Matrice » illusoire. Quelques rebelles attendent toutefois l’Élu, figure censée libérer leur espèce de ses chaînes. Considéré comme ce fameux Élu, Neo doit bientôt faire face à son destin… Une aventure qui va connaître des suites, jusqu’à Matrix Resurrections, le 4e chapitre qui s’apprête à gagner les salles.
Retour sur les qualités visionnaires de la trilogie, considérée comme un phare de la science-fiction moderne :
MATRIX ET LA TECHNOLOGIE
Le film sort donc sur les écrans en 1999, au moment du passage à l’ère informatique. Les écrans et logiciels suscitent alors l’inquiétude dans le monde réel. Ils peuplent l’univers de Matrix et le film en fait même des outils d’aliénation (les humains sont enfermés dans un programme informatique) surpuissants, qui prophétisent au passage la réalité virtuelle. Malgré la menace qu’il représente, le numérique s’avère être un moyen de résistance : Neo et son équipe, grâce à leurs talents de hackers et leur action souterraine, se posent comme figures avant-gardistes des lanceurs d’alerte.
MATRIX ET LES EFFETS SPÉCIAUX
Qui dit basculement à l’ère informatique dit aussi révolution numérique. Si les superproductions de l’époque font preuve d’ingéniosité, Matrix s’inscrit dans la légende en utilisant le bullet time, principe qui consiste à filmer une scène d’action au ralenti sans pour autant ralentir les mouvements de caméra. Rendu célèbre pour la scène où Neo esquive des dizaines de balles sur le toit d’un immeuble, cet effet, devenu un véritable gimmick, annonce le potentiel illimité de l’époque à venir.
MATRIX ET LA POP CULTURE
La saga a préfiguré le tournant moderne de la pop culture en imaginant une science-fiction sans frontières, dans laquelle se mêlent des références hétéroclites. Alice au pays des merveilles, les superhéros, la dynamique des mangas japonais, l’esthétique des jeux vidéo, les livres de Philip K. Dick… : tout est ingurgité et recraché avec une cohérence paradoxale, piochant çà et là pour nourrir un imaginaire mutant. Un exemple ? Neo lui-même, hacker habillé en Superman gothique et adepte de kung-fu.
MATRIX ET LA TRANSIDENTITÉ
Les humains « matrixés » vivent dans une réalité tronquée et sont dépossédés de leur potentiel. Les Wachowski ayant toutes deux effectué une transition de genre, Lilly a déclaré que la saga fut pensée comme une « métaphore trans » à une époque où ces questions étaient invisibles. La Matrice peut ainsi être vue comme une société où règne la binarité de genre ; en témoignent ses « agents » qui sont des hommes blancs en costume. Or la pilule rouge prise par Neo lui ouvre un horizon de fluidité, à l’image de l’euphorisante pluralité des influences du film.
MATRIX ET LA PHILOSOPHIE
La saga a fait exploser les compteurs des forums de discussion du tout jeune Internet. Dès 2003, un livre collectif intitulé Matrix, machine philosophique fait la part belle à ce « film d’action intellectuel » et à sa profondeur théorique. À un postulat très basique sur la nature de notre réalité, Matrix agrège un impressionnant corpus. Entre Jean Baudrillard et Descartes, certains y ont vu une adaptation de l’allégorie de la caverne de Platon, où l’homme ne voit que « l’ombre » d’un réel qui le dépasse.
22 décembre 2021