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MADRES PARALELAS
Un monde sans homme
En poussant toujours plus loin sa réflexion sur l’indépendance et la pleine expression du féminin, Pedro Almodóvar explore aussi la question des racines, de l’endroit d’où l’on vient. Une mise en regard percutante servie par Penélope Cruz, au firmament.
En poussant toujours plus loin sa réflexion sur l’indépendance et la pleine expression du féminin, Pedro Almodóvar explore aussi la question des racines, de l’endroit d’où l’on vient. Une mise en regard percutante servie par Penélope Cruz, au firmament.
MADRES PARALELAS - Un monde sans homme - ILLIMITÉ
Janis et Ana se rencontrent dans une chambre d’hôpital alors qu’elles sont sur le point d’accoucher. Toutes deux célibataires, elles sont tombées enceintes par accident. Janis, d’âge mûr, est survoltée par l’arrivée de son enfant tandis qu’Ana, qui quitte l’adolescence, vit cet événement dans l’effroi. Les mots qu’elles échangent à ce moment clef de leur grossesse les rapprochent et leur donne l’occasion – par un hasard dont seule la vie a le secret – de se retrouver quelques mois plus tard. Ana, qui travaille comme photographe de mode, se bat dans le même temps pour que soient effectuées des fouilles dans le village de son enfance, à l’endroit où auraient été enterrés ses aïeuls, tombés sous Franco.
C’est une histoire folle, mais toutefois plausible, que tisse Pedro Almodóvar deux ans après le très intime Douleur et Gloire, film-testament porté par l’un de ses acteurs fétiches, Antonio Banderas. Dans ce Madres paralelas, littéralement ces « mères parallèles », le cinéaste espagnol adresse sa révérence habituelle à ces êtres qui sont toujours chez lui grandioses. Une déclaration d’amour qui s’intensifie ici avec la gémellité annoncée par le titre et la sororité presque instantanée qui s’établit entre Janis et Ana, réunies par une grossesse inattendue. Au-delà des surprises palpitantes du scénario – que l’on taira ici –, c’est la place entière, jamais remise en question, qu’occupe ces personnages à l’écran qui ravit d’abord.
La question d’une présence masculine dans l’existence de Janis et Ana est écartée au profit de leurs relations à leurs mères, à leurs amies, à leur enfant, mais avant tout à elles-mêmes. Car Almodóvar, toujours plus intéressé par la question des origines, par l’endroit d’où l’on vient et auquel on appartient, interroge avec force ce lien chez ses personnages. Qui sont-elles devenues ? Quelles traces portent-elles de leurs ancêtres, jusque dans les traits de leur nouveau-né ? Galvanisé par l’idée de faire justice et de se rendre à soi-même, le réalisateur signe un portrait riche, solaire, de deux femmes d’âges différents mais aux cheminements parallèles. Penélope Cruz n’est certainement pas étrangère à cette réussite – traversée de mille nuances et accompagnée à l’écran par la révélation Milena Smit.
Photo de couverture : Rossy de Palma, Penélope Cruz, Milena Smit – Madres paralelas | Copyright El Deseo
En salles le
01 décembre 2021
01 décembre 2021