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LA FIÈVRE DE PETROV
Russie sous psychotropes
Après l’ensoleillé Leto (2018), le Russe Kirill Serebrennikov revient avec une œuvre autrement plus obscure autour d’un jeune père de famille en proie à une grippe inexpliquée.
Après l’ensoleillé Leto (2018), le Russe Kirill Serebrennikov revient avec une œuvre autrement plus obscure autour d’un jeune père de famille en proie à une grippe inexpliquée.
LA FIÈVRE DE PETROV - Russie sous psychotropes - ILLIMITÉ
Petrov, mécanicien et dessinateur de bandes dessinées à ses heures, monte à bord d’un bus sibérien très animé et se voit bientôt assailli par une grippe étrangement féroce. Son état l’entraîne dans un délire hallucinatoire entre passé et présent, histoire individuelle et histoire universelle…
On avait quitté le sulfureux réalisateur Kirill Serebrennikov avec Leto (2018), un film sur les pionniers du rock en terres russes. Le tournage s’était achevé par l’arrestation du cinéaste pour détournement de fonds. Condamné à trois ans de prison avec sursis, il revient cette année avec l’adaptation d’un roman à succès, La Fièvre de Petrov.
Un manège infernal
Faisant preuve d’une audace folle, Serebrennikov fait entrer sa caméra dans un cerveau rendu malade. Par sa propre situation de condamné, par le chaos qui sévit en Russie ? Nous n’en saurons pas davantage mais, dès lors, le film entier semble projeter une version déformée du réel, à la manière de ces tableaux expressionnistes peuplés de figures croulantes et grimaçantes. Défiant les lois de l’espace-temps et jusqu’aux principes mêmes de la narration, le réalisateur orchestre son film comme une suite de chemins de traverse entre les époques et les ambiances, où l’on passe sans crier gare de l’intimité d’un drame familial à des séquences dignes des œuvres les plus baroques de Federico Fellini.
Lui-même enfiévré, Kirill Serebrennikov agrège de multiples procédés de mise en scène en un tourbillon de mouvements de caméra, de lumières, de points de vue et de visages. Flirtant avec la science-fiction, voire avec l’horreur dans d’épatantes fulgurances meurtrières (où l’on croise un fascinant personnage de bibliothécaire en proie à ses pulsions), La Fièvre de Petrov convoque moins l’intellect que les tripes – ici mises à rude épreuve. Amateurs de sensations fortes et d’expériences-limite, de voix singulières et d’odyssées mentales, courez-y.
Photo de couverture : La Fièvre de Petrov | Copyright Sergey Ponomarev
En salles le
01 décembre 2021
01 décembre 2021