Olga

Les JO de la révolte

2013, Ukraine. Olga, 15 ans, démontre des capacités exceptionnelles lors d’entraînements de gymnastique. Encouragée par son coach, elle rêve de participer aux championnats d’Europe et de représenter l’excellence de son pays. Seulement, sa mère, journaliste politique, est soumise à des menaces émanant d’opposants aux événements pro-européens et pro-démocratiques d’Euromaïdan. Inquiète pour Olga, celle-ci la dirige vers l’équipe nationale de Suisse afin qu’elle puisse pratiquer sa discipline loin du conflit et avoir une chance d’accéder aux JO.

Quoi de mieux que la rigueur d’une pratique sportive de haut niveau pour dresser un parallèle avec d’inaltérables convictions politiques ? En observant son héroïne dans des moments d’intimité, de solitude et d’incompréhension linguistique, le jeune réalisateur Elie Grappe donne à voir un mental qui ne faillit pas, une force de l’esprit qui nourrit l’exploit physique. Anastasia Budiashkina, impressionnante de naturel, offre à son personnage une humanité bouleversante tant ses émotions sont contenues puis se déversent dans un cri de liberté.

Après deux courts métrages remarqués en festivals internationaux, Elie Grappe, 27 ans, signe un drame d’une maîtrise formelle épatante. Le cadre strict et la mise en scène sobre sont d’imparables alliés dans le portrait que fait Olga d’un pays cadenassé par la corruption, réduit au silence par son gouvernement. Et puis, dans la persévérance de la jeune gymnaste, dans ses actes de rébellion, dans l’accélération des plans se dit toute une révolte en gestation. Un premier long métrage qui vient déloger la paresse politique des esprits et rappeler les luttes démocratiques qui visent les étoiles.