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STARSHIP TROOPERS
UGC Culte
Si Paul Verhoeven a toujours aimé susciter la polémique, Starship Troopers est celui de ses films qui a le plus divisé. Une œuvre de science-fiction aussi subversive que divertissante à retrouver dans les cinémas UGC le jeudi 11 novembre.
UGC Culte
Si Paul Verhoeven a toujours aimé susciter la polémique, Starship Troopers est celui de ses films qui a le plus divisé. Une œuvre de science-fiction aussi subversive que divertissante à retrouver dans les cinémas UGC le jeudi 11 novembre.
STARSHIP TROOPERS - UGC Culte - ILLIMITÉ
Sorti en 1997, deux ans après l’échec de Showgirls, Starship Troopers a marqué le retour de Verhoeven au genre de la science-fiction qui, avec RoboCop et Total Recall, lui avait tant porté chance. Le projet est né pendant le tournage de RoboCop en octobre 1986. Lors d’une discussion avec le réalisateur, le producteur du film et l’un de ses scénaristes, Edward Neumeier, évoquent un roman de S.F. publié pendant la guerre froide, Étoiles, garde-à-vous ! de Robert Heinlein, livre pro militariste et anticommuniste. Immédiatement, Neumeier et Verhoeven voient quel parti en tirer pour réaliser, en exagérant son propos, un grand film de guerre divertissant et satirique. Écrit juste après la première Guerre du Golfe, cet ouvrage se nourrit notamment de l’hallucinant traitement médiatique qu’elle déclencha. L’adaptation en film est l’occasion de se moquer et de dénoncer le patriotisme outrancier, la course aux armements et l’impérialisme américains.
Une farce exubérante
Il y a toujours eu chez Verhoeven le désir, un rien pervers et cynique, de visser chaque vis de son mécano un tour de trop, interpellant et manipulant ainsi le spectateur avec une grande intelligence. Ici, il pousse les clichés des films de propagande au maximum pour mettre en évidence leur inanité, il détourne le langage et l’imagerie des régimes totalitaires pour mettre en lumière leur dangerosité. Son objectif : être toujours dans l’ironie et l’exagération, voire la caricature, afin de dynamiter le système de l’intérieur. Il choisit pour ses jeunes soldats des acteurs beaux et lisses, tout droit sortis de séries télé pour teenagers, il les fait parler « comme dans les mauvais films » quand les « envahisseurs » extraterrestres qu’il leur donne à combattre ne sont que d’énormes araignées et autres insectes qu’on peut donc tuer sans état d’âme. S’inspirant aussi bien des films américains des années 40-50 « avec pour héros des jeunes gens pleins d’idéaux » que du Triomphe de la volonté, film de propagande nazi de Leni Riefenstahl (l’occasion pour lui de « raconter ce que c’était de grandir sous domination de l’Allemagne nazie »), il signe cependant des scènes de guerre époustouflantes.
Franche ironie
Il faut dire que Verhoeven, épaulé par une formidable équipe d’effets spéciaux et par ses collaborateurs habituels, a eu les moyens de ses ambitions : 105 millions de dollars (dont 40 % consacrés aux effets visuels), le plus gros budget qu’il n’ait jamais obtenu. C’est sans doute de cette réussite formelle qu’est née l’ambiguïté de sa réception. Si « certains n’ont pas compris la blague », comme dit le scénariste, c’est que le film témoigne d’un savoir-faire exceptionnel, d’une très grande maîtrise et d’une énergie incroyable qui peuvent parfois, pour certains spectateurs, ressembler davantage à de la complaisance qu’à de l’ironie et, pour d’autres, faire passer le deuxième degré au second plan et même d’une certaine manière sublimer ses « héros ». Si vous venez le revoir, c’est que vous avez compris « la blague » et que vous vous délectez de son côté ironique et tonitruant. Si vous venez le découvrir, vous saurez vite dans quel camp vous vous trouvez…
En salles le
21 janvier 1998
21 janvier 1998