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LES OLYMPIADES
Interview flash de Makita Samba
Dans Les Olympiades, il interprète avec grâce un prof ténébreux et obsessionnel courant après son désir. Le jeune comédien s’est livré à notre micro…
Dans Les Olympiades, il interprète avec grâce un prof ténébreux et obsessionnel courant après son désir. Le jeune comédien s’est livré à notre micro…
Il y a quelque chose du « toujours plus vite » chez Camille, votre personnage. Comment l’avez-vous approché ?
Cet aspect ne m’a pas demandé beaucoup d’efforts. Le film s’appelle Les Olympiades, alors je me suis dit : « Puisque c’est une course, allons-y. Faisons les Jeux olympiques de l’amour ! » (rires). Je me suis carrément amusé à m’entraîner physiquement. Lorsque j’ai été mis face au résultat final, j’ai beaucoup aimé le mec que j’ai vu en face, aussi parce qu’il ne m’appartenait plus. J’ai appris à l’aimer une fois qu’il était hors de moi… On a fait beaucoup de répétitions avec Lucie [Zhang] et, dès qu’on se voyait, mon but était de provoquer une discussion ininterrompue avec elle. Je voulais qu’on puisse proposer vingt mille choses.
Qu’est-ce que vous avez aimé chez Camille ?
Le fait qu’il ne soit pas dans la flagellation face à la souffrance. C’est sa légèreté que j’aime. Jacques [Audiard] ne m’a pas lâché là-dessus, puisque j’avais des marottes… Je me disais : « Je joue dans un film d’Audiard, donc je dois faire le gangster », alors qu’il n’avait pas du tout envie de ça ! À la base, Camille était censé être très prétentieux. C’est vrai qu’il l’est parfois dans ses dires ; il cherche à se mettre en avant. Je peux m’en rapprocher car j’ai un côté pédant (rires) mais, à l’arrivée, on se dit : « Quel idiot ! ». C’est ce qui le rend humain, et c’est ce qui me plaît chez lui. Comme les autres personnages, il cultive un appétit de vie.
Camille se présente en affirmant qu’il « comble sa frustration professionnelle par une activité sexuelle intense. » Que vous inspire cette formule ?
Personnellement, j’aurais dit l’inverse ; moi, je comble ma frustration sexuelle par une activité professionnelle intense ! (rires). Ce que je trouve intéressant dans les nouvelles générations, c’est qu’elles assument ce goût de la consommation de l’autre. Avant, on s’en méfiait beaucoup : il y avait une espèce d’injonction à être transparent sur ces choses-là. On se créait une fausse image pour se protéger. Pendant le confinement, j’ai dû rester en quarantaine avec une troupe d’acteurs et on a organisé des « soirées américaines » : le but était d’y reproduire tous les pires clichés du quaterback et de la pom pom girl. À la fin, j’étais crevé ! C’est très fatigant d’être sans cesse en représentation de soi.
03 novembre 2021