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FREDA
La réalisatrice raconte son Haïti

Présenté dans la section Un Certain Regard à Cannes cette année, le premier film de fiction de Gessica Généus offre un regard multiple sur une nation en crise. Entretien avec cette réalisatrice haïtienne bercée par le « cinéma-vérité » et Djanaïna François, l’une des interprètes principales du percutant Freda.

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FREDA - La réalisatrice raconte son Haïti - ILLIMITÉ

Gessica, d’où a émergé votre désir de cinéma ?

Gessica Généus : Lorsque j’avais 17 ans, on m’a proposé de jouer dans un film et j’étais alors dans une telle précarité que la seule chose qui m’importait était de savoir si j’allais être payée. J’ai passé le casting et me suis rendue sur le tournage avec la plus grande ignorance de ce qu’était le cinéma. En Haïti, où j’ai grandi, il y avait beaucoup de salles de cinéma et les productions locales étaient très appréciées, tout comme les films américains. À l’époque, on m’a détestée car je tenais un rôle de bourgeoise, de « méchante », dans ce premier rôle. J’ai quand même enchaîné sur d’autres tournages. Malgré tout, je me disais que je ne pouvais aller nulle part avec le cinéma ; les films se faisaient avec 15 000 euros et j’étais payée 500… Ce milieu paraissait précaire, trop difficile. Il était impossible de visualiser la possibilité d’y faire carrière, encore moins de devenir réalisatrice. Aujourd’hui encore, on ne se projette dans rien car tout est tellement infusé par la politique.

Comment êtes-vous parvenu à percer malgré tout ?

En 2010, après le tremblement de terre, j’ai obtenu une bourse d’étude de cinéma de la part de l’Ambassade de France. C’est à Paris que j’ai compris ce qu’était le cinéma d’auteur, les métiers du secteur… J’étudiais la comédie mais je voulais aussi écrire ; alors j’ai demandé à mes profs de me relire et de me guider. J’allais au cinéma tout le temps, ce qui m’a permis d’entrevoir le spectre de création. Toutefois, j’avais compris que ce n’était pas en France que j’allais devenir comédienne, alors je suis rentrée en Haïti et ai monté ma boite de production. Comme il n’y avait quasiment plus de salle, je me suis dit que j’allais peut-être devoir faire les films moi-même.

J’ai commencé avec des documentaires, des portraits, puis j’ai écrit Freda pour jouer dedans. Il s’agissait des personnages que je souhaitais jouer en tant que femme, que je connaissais viscéralement. Ce faisant, je me suis rendu compte que ça n’allait pas marcher avec moi, qu’il y avait un souci d’incarnation, de présence, et j’ai modifié le casting à 5 jours du tournage. Ça a été un deuil à faire. J’ai repéré Djanaïna François (qui campe Esther, Ndlr) sur Instagram et Fabiola Rémy (Jeannette, la matriarche) à côté de mon bureau ; on aurait dit qu’elle portait toute sa vie sur son visage.

« J’ai mis toute mon énergie dans la finesse de la narration » – Gessica Génésus, réalisatrice.

Comment s’est déroulé le tournage en Haïti ?

Je dirais que mon cerveau a connu un « upgrade » avec ce film. Il y avait une rapidité avec laquelle il fallait prendre des décisions – le jour d’avant pour celui d’après –, une nécessité de changer le scénario en fonction de ce que l’on pouvait faire sur place. Au final, tout ce qui t’encombre, tu t’en défais, volontairement ou non. Aussi ai-je le sentiment qu’aucune séquence ne me manque, que je suis restée dans l’essentiel. Le montage s’est ensuite fait en deux mois et j’ai mis toute mon énergie dans la finesse de la narration, dans l’idée de faire le mieux possible avec la matière dont je disposais.

Djanaïna, comment avez-vous abordé le personnage d’Esther ?

Djanaïna François : Pour dire vrai, je ne pensais pas être capable de jouer Esther ; elle porte beaucoup de combats en elle mais ce n’est pas quelqu’un de sombre. Elle a une gaieté que je ne savais pas totalement exprimer au début. On a tourné une scène et Gessica m’a dit qu’elle avait besoin que j’aille plus loin. Je suis partie trois jours et ai beaucoup réfléchi à la façon de d’incarner Esther. J’ai pris l’habitude de mettre du rouge à lèvres, de faire attention à ce que je portais. À mon retour, Gessica n’a plus rien dit (rires).

Gessica Généus : Le plus dur, c’est de se juger ou de juger les personnages, de se dire « Je vais te jouer mais je ne suis pas toi ». On pense développer une distanciation professionnelle mais ça ne marche pas au cinéma ; si on ne parvient pas à aimer son personnage – sans toutefois forcément adhérer à ses principes –, alors on ne peut pas bien l’interpréter. Il y a des moments où Esther protège sa sœur, des moments où il est plus difficile de l’aimer, et c’est exactement là où elle devient humaine, car elle n’a pas de planning pour nous faire plaisir ; elle existe pleinement dans sa vérité. D’ailleurs, en Haïti, les spectateurs s’attachent plus à Esther, ce que je trouve fascinant. C’est comme s’ils disaient « Il y en a marre de votre moralité, je vais exister comme je dois exister, fini la naïveté où je pense que ça va s’améliorer, que mon combat sert à quelque chose ».

Tellement de gens autour de nous se sont fait assassiner… alors certains se disent « Fuck this ». Ça ne signifie pas qu’ils ne vont pas retrouver la force de lutter plus tard. Être Freda est peut-être illusoire et stupide mais tous les personnages doivent exister avec la même force et la même présence. Esther et Freda ne s’annulent pas. J’ai été Esther à des moments de ma vie et puis s’est opéré une rupture entre elle et moi. Je crois qu’il faut se trouver dans les différentes tonalités de gris, que c’est une démarche qui permet d’enrichir nos rapports humains, d’accepter que l’autre ne peut pas correspondre complètement à ce qu’on a créé dans nos têtes. J’essaie d’éviter cette radicalité.

Dans Freda, les personnages masculins sont quasi-inexistants et servent principalement à propulser les femmes sur le devant de la scène…

Absolument, mais ce n’est pas un film de femmes en opposition aux hommes, c’est une histoire qui a besoin des femmes pour être racontée. On ne va pas éliminer les hommes parce qu’on n’en a pas besoin ; c’est simplement que pour cette histoire de femmes, les hommes existent ainsi. C’est comme de savoir pourquoi le film est en créole… Ce n’est pas parce que je suis noire que je suis tout le temps dans le combat. Étant donné que j’ai un passé d’oppression, on a l’impression que je ne peux pas faire de choix purement esthétiques ou logiques. Il y a toujours cette notion de combat entre deux pôles, or je veux que mes films soient des films avant tout. Il ne faut pas qu’ils soient pollués ; je n’ai pas le droit de faire ça, car il y a un devoir de respect de l’œuvre avant tout.

Vous avez débuté en réalisant des films documentaires. Est-ce une forme que vous souhaitez retrouver pour vos prochains projets ?

Pour réaliser mes premiers films, j’ai fait l’acquisition d’une caméra, en comprenant bien qu’il s’agissait là d’un investissement. Il n’y a rien d’honorifique dans la précarité ; quand on peut s’en défaire, on le fait. De fait, je vais attendre d’être vraiment stable sur le plan financier afin que l’argent ne soit pas une motivation pour tourner un documentaire. J’ai à cœur de réaliser un film sur le système de santé – totalement insensé – en Haïti. Des infirmières y deviennent quasiment docteurs pour pallier le manque de personnel…

Vous travaillez donc sur une fiction ?

Oui. La fiction permet l’expression du « réel contrôlé », ce qui protège les acteurs par la suite. En Haïti, on ne peut pas lâcher les gens dans l’arène, c’est notre devoir de faire en sorte qu’ils soient protégés. Mon prochain film prendra place dans le milieu de la prostitution et des travestis. Avec l’homophobie extrême générée par l’évangélisme en Haïti, si je réalisais un documentaire, ces personnes-là se retrouveraient en danger dans leurs quartiers.

Je compte à nouveau tourner avec des non-professionnels. En effet, je trouve qu’avec des personnes dont c’est le métier, il y a une posture et un état d’esprit qui leur font dire qu’elles doivent bien faire car c’est leur travail. On pense à soi, à son image ; je l’ai vécu aussi quand j’étais actrice. C’est un piège car, de fait, quand tu te regardes, tu ne lâches pas prise. Le lâcher prise que Fabiola Rémy, qui joue la mère dans Freda, m’a donné est précieux ; elle se fiche de sa carrière, elle ne calcule pas.

FREDA
En salles le
13 octobre 2021